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NOUVEAUX MONDES
31 mai 2013

Il est temps d'échapper un peu aux réflexions

Il est temps d'échapper un peu aux réflexions peut-être trop sérieuses que nous inspire l'actualité. Voici, en forme de récréation quelques citations ne méritant pas de tomber dans l'oubli.

LIVRE D'OR

 

DES FEMMES

Il y a un principe bon qui a créé l'ordre, la lumière et l'homme : il y a un principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres et la femme.

Pithagore (vers 580 - 500 av. J.C.)

 

Le Christ est le chef de tout homme et l'homme est le chef de la femme...

L'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme de l'homme, et l'homme n'a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme.

Saint Paul 1er épitre aux Corinthiens, XI.

 

En tant qu'individu, la femme est un être chétif et défectueux.

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

 

La femme est le produit d'un os surnuméraire.

Bossuet "Elévations sur les mystères" 1727.

 

Quinze ou vingt jours sur vingt-huit (on peut presque dire toujours), la femme n'est pas seulement une malade, mais une blessée. Elle subit incessablement l'éternelle blessure d'amour.

Jules Michelet "L'Amour", 1858.

 

La femme ne peut être que ménagère ou courtisane.

Proudhon "L'Opinion des femmes" janvier 1849.

 

Contre l'émancipation de la femme

Emanciper les femmes, c'est les corrompre.

Honoré de Balzac "La Femme de trente ans" 1831.

 

La nature a assigné à chaque sexe sa vie et sa condition... La femme qui a le malheur d'en sortir est un monstre de l'ordre social.

Odilon Barrot "La Phalange" 25 août 1841.

 

J'emprunte à un ouvrage récent, très documenté sur les questions d'esthétiques féminines, les principes suivants qui correspondent bien, en effet, aux qualités que l'on exige d'une belle poitrine : "les seins doivent être de grosseur moyenne et plantés de façon que l'intervalle qui les sépare corresponde exactement à l'espace qu'occuperait un troisième sein de même dimension. L'espace compris entre les deux mamelons doit correspondre à l'intevalle qui, en ligne droite, sépare chacun d'eux de la cavité claviculaire correspondante".

Comtesse de Gence "Le Cabinet de toilette d'une honnête femme" 1908.

 

DE L'ENSEIGNEMENT

L'essentiel est moins de produire des masses éclairées que de produire de grands génies et un public capable de les comprendre : si l'ignorance des masse est une condition nécessaire pour cela, tant pis !

Ernest Renan "Dialogues philosophiques" 1876.

 

...Je dis et je soutiens que l'enseignement primaire ne doit pas être forcément et nécessairement à la portée de tous ; j'irais même jusqu'à dire que l'instruction est, suivant moi, un commencement d'aisance et que l'aisance n'est pas réservée à tous.

Adolphe Thiers; Discours, 1850.

 

Quant au bon peuple, l'instruction gratuite et obligatoire l'achèvera.

Lettre à George Sand, 8 septembre 1871.

 

L'étude des mathématiques, en comprimant la sensibilité et l'imagination, rend quelquefois l'explosion des passions terrible.

Mgr Dupanloup "De la haute éducation intellectuelle" 1855.

 

DES TRANSPORTS

Le métro est antinational, antimunicipal, antipatriotique et attentatoire à la gloire de Paris.

Madier de Montjau. Intervention à la Chambre des députés. 1900.

 

J'affirme sans hésiter que dans ce passage subit les personnes sujettes à la transpiration seront incommodées, qu'elles gagneront des fluxions de poitrine, des pleurésies...

L'affirmation célèbre d'Arago, à propos des tunnels.

 

L'opinion de Michelet

L'estrême rapidité des voyages en chemin de fer est une chose antimédicale. Aller, comme on fait, en vingt heures, de Paris à la Méditerranée, en traversant d'heure en heure des climats si différents, c'est la chose la plus imprudente pour une personne nerveuse. Elle arrive ivre à Marseille, pleine d'agitation, de vertige.

 

C'est un fait : Citroën fabrique des autos, Mobiles ? ça, c'est moins sûr !

"Le Merle blanc" 8 octobre 1921.

 

DES ARTISTES

M. Honoré de Balzac, qui n'est ni le descendant du fameux ni le parent de l'ancien secrétaire général de l'Intérieur, est un gros garçon assez sale dans sa mise, un peu maniéré dans son style, et fort enclin à dépenser sans avoir.

Louis Veuillot "L'Univers" 5 juillet 1837.

 

Beethoven a toujours été pour moi comme des sacs de clous qu'on reverserait avec, de temps à autre, un coup de marteau.

John Ruskin. Correspondance, 6 février 1881.

 

DU CINEMA

Un divertissement d'ilotes, un passe-temps d'illetrés... Un peuple soumis pendant un demi-siècle au régime actuel des cinémas s'achemine vers la pire décadence.

Georges Duhamel "Scènes de la vie future" 1930.

 

Sus au cinéma, école du vice et du crime !

Sus aux malfaiteurs qui l'exploitent !

Urbain Gohier "L'Oeuvre française" 1917.

 

DU SOLDAT

P.C., le 8 octobre 1916.

12è D.I. Etat-Major

Le général commandant la division a constaté que d'une façon générale, le salut était gauchement exécuté par les hommes et médiocrement rendu par les officiers. En conséquence, le salut sera exécuté à la 12è D.I. conformément aux prescriptions ci-dessous :

Le salut du vrai poilu (3 temps)

 

1er temps - En vrai coq gaulois, se redresser vivement sur ses ergots, rassembler vivement les talons. Porter lestement la main droite dans la position du salut réglementaire, tendre tous ses muscles, la poitrine bombée, les épaules effacées, le ventre rentré, la main gauche ouverte, le petit doigt sur la couture du pantalon. Planter carrément les yeux dans les yeux du supérieur, relever le menton et se dire intérieurement : "je suis fier d'être un poilu".

 

2ème temps - Baisser imperceptiblement le menton, faire rire ses yeux et dire intérieurement à l'adresse du supérieur : "Tu en es un aussi, tu gueules quelquefois, mais ça ne fait rien tu peux compter sur moi".

 

3ème temps - Relever le menton, se grandir par une extension du tronc, penser aux boches et crier intérieurement : "On les aura les salauds".

 

le salut de l'officier (2 temps)

1er temps - Envelopper le soldat d'un regard d'affectueux, lui rendre le salut les yeux dans les yeux, lui sourire discrètement et lui dire intérieurement : "Tu es sale mais tu es beau".

 

2ème temps - Relever le menton, penser aux boches et dire intérieurement : "Grâce à toi on les aura les cochons".

Ces textes devront être appris par coeur.

Signé : Général Brissaud.

 

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UN INEDIT D'ANDRE BRETON

Reprenons de la hauteur. Ami de Denis CLAIR voici le texte inédit que lui confia André Breton, dit "le pape du surréalisme", et que nous sommes heureux de publier sur ce blog en exclusivité.

 

CE GRAIN DE MERVEILLEUX DANS L'AVENTURE

L'heure est venue de mettre en relief ces aspirations trop longtemps contenues et par là de faire encore plus nettement que les partis politiques existants, sortis de la léthargie prolongée où les avait mis la guerre, constituent des organismes vitalement amoindris, menant de nos jours, une vie de "sonti" comme on dit aux Antilles, tentant bien vainement de suppléer par une agressivité croissante dans leurs rapports à une chute de potentiel par trop observable dans leurs programmes respectifs.

 

Les partis se comportent comme des survivances dépitées et hargneuses avec lesquelles nous devons compter dans la seule mesure où leurs rivalités exacerbées accroissent le péril mortel que court le monde d'aujourd'hui.

 

Il suffirait d'un accord puissant, d'un accent puissant mis ailleurs et tout simplement sur le droit à la vie, pour faire apparaîtr la caducité actuelle de ces formations qui, avant notre intérêt commun le plus immédiat, font passer leurs antagonismes centenaires.

 

Un journal observait qu'il eût été intéressant de faire une statistique des origines, des croyances, des mobiles d'hétérogénéité si frappante des 20.000 Parisiens qui, au Vel d'Hiv, avaient acclamé le premier citoyen du monde.

Tant il est vrai qu'un acte spontané, qui a pour lui le vrai bon sens, le courage et ce grain de merveilleux ici, dans l'aventure, sans quoi j'estime, pour ma part, que rien ne pourrait être fructueux, tant il est vrai qu'un tel acte a le pouvoir de dissiper les arrière-pensées.

 

Comment une voix si juste, nous parvenant pour la première fois, ne nous a-t-elle pas confondus dans l'illusion que venait de s'ouvrir une période juste. Mais cette illusion, Albert CAMUS était beaucoup trop bien informé pour la partager. Quand il m'en eût fait revenir, je n'oublierai jamais de quel coeur j'ai cherché avec lui de quoi pouvait être fait un accord à intervenir entre certains hommes de la même espèce que lui et moi pour préserver la pureté de leurs témoignages et parer à tous écarts ou déviations graves comme nous n'en avions que trop connus, lui et moi.

 

Ce à quoi nous sommes arrivés, c'est si peu et peut-être est-ce tellement que j'éprouve le besoin de le dire : c'est que ces hommes devraient :

1- Prendre l'engagement de ne s'affilier à aucun parti politique ;

2- Se prononcer en tous lieux et en toutes circonstances contre la peine de mort ;

3 - Déclarer solennellement que par leur activité - et ceci sous bénéfice de contrôle permanent - ils ne visent pas au-delà des limites normales de leur bien-être personnel, une forte accélération en ce sens est toujours de mauvais aloi et qu'en outre, ils ne prétendent nullement aux honneurs de quelque espère soient-ils.

 

Franklin, que nous sommes quelques-une à tenir pour le plus grand voyant de ce siècle, voyait à la fin de sa vie l'existence de communautés ouvrières de non-possédants réduites chacune à cinq cents hommes qui auraient accepté pour devoir de ne posséder ni accepter aucun argent, ni objet de valeur, de mener la vie la plus simple, de ne travailler que pour un salaire assurant l'existence, à charge toutefois de mener ce travail à bien et de le rétablir à la face du monde comme acte de confiance et de foi en autrui.

 

Ce qui est attendu ici de l'activité professionnelle en général, voilà ce qu'il faudrait pouvoir exiger sans plus tarder de l'activité intellectuelle. Comment en finir une bonne fois avec ces cachets monumentaux dont quelques-une s'emparent tout en feignant de faire leur la cause du peuple pour que soit honoré leur travail artistique.

 

Comment en finir avec cette promotion grotesque qui tend anachroniquement à distinguer tel ou tel par des moyens aussi faciles à décrier que la décoration, le prix ou même le succès public.

 

On peut, en ce qui me concerne, me faire grief de bien des choses, mais non pas d'avoir nié un certain nombre de principes que nous étions quelques-uns à nous connaître dans notre jeunesse et en tête desquels figurait l'internationalisme de l'esprit, qui fait l'objet de notre réunion.

 

Pour ma part, je pense qu'aucun mobile plus puissant ne m'a jamais animé. Si j'ose me placer un instant sur le plan de mes recherches propres, je me rappelle, pour avoir promulgué, il y a bien longtemps, l'énoncé des moyens qui devaient permettre à chacun et en toutes langues de pratiquer à chacun et en toutes langues de pratiquer l'écriture automatique, m'être attiré les foudres d'André Gide qui s'inquiétait de ce que je parusse vouloir mettrele génie à la portée de tout le monde.

 

Tel était bien mon désir, peut-être juvénile. En agissant ainsi, j'entendais satisfaire concrètement la fameuse volonté de Lautréamont : la poésie doit être faite par tous, non par un.

 

En dépit des fausses intréprétations politiquement intéressées auxquelles cettre phrase a donné lieu par la suite, je soutiens en effet, aujourd'hui encore, que l'écriture automatique est ce qui a été proposé de mieux pour assurer - non certes sur le plan du langage immédiat, mais sur le plan du langage naissant dans la profondeur de l'esprit - la communication universelle.

 

Ceux qui ont cru pouvoir tourner en dérision cette forme d'activité n'ont donné que la mesure de leur courte vue, tout comme ceux qui nous ont fait grief de nous pencher durablement sur le mystère de la vie onirique et que je me borne ici à renvoyer à la bouleversante étude de Jean Cayrol intitulée "Les rêves concentrationnaires" dans "Les Temps Modernes".

 

J'ai rédigé ou signé bien des manifestes d'un caractère émancipateur très général, dont rien ne m'oblige, contrairement à bien d'autres, à répudier la violence aujourd'hui. Ouvrez les prisons, licenciez l'armée : je tiens cette injonction pour aussi valable aujourd'hui.

 

Si des premiers je me suis élevé contre le plus grand des scandales modernes, celui des procès de Moscou..., c'est que j'ai vu sur le plan de l'action politique la brèche irréparable ouverte dans la foi de l'homme en un monde meilleur et en ceux qui s'étaient vantés jusqu'alors de l'y conduire. C'était l'internationalisme de l'esprit frappé dans la personne de ceux qui s'en étaient voulus les artisans, frappés dans l'idée aussi qu'ils incarnaient et qu'on voyait réduits à se saborder, entraînant quelque chose de l'honneur humain.

 

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Le 31 mai 2013. Ceux qui, comme moi, sont amoureux de la Démocratie doivent se demander si, telle que nous la pratiquons, elle n'est pas incompatible avec la morale la plus élémentaire et si cette déchirure ne s'accentue pas à l'échelle des responsabilités que nous abandonnons à quelques-uns. Comment ne pas être scandalisé quand les charges qu'on a sollicitées ignorent si vite l'idéal proclamé pour se faire élire !

Laissons les morts en paix, les vivants suffisant à justifier mon inquiétude. On sait que Valéry GISCARD d'ESTAING était adversaire de la peine de mort ; il n'a pourtant pas hésité à la faire appliquer sous son septenat. Faut-il avoir la cruauté de rappeler les promesses de Nicolas SARKOZY et de François HOLLANDE et de mentionner ce qu'ils en ont fait après avoir obtenu notre confiance. On tente de faire rêver puis on prêche en faveur du dénuement. La vente en cours concernant la cave de l'Elysée avec ses bouteilles de vin à deux mille euros démontre que la Démocratie peut avoir un meilleur port d'attache.

Je dénonce ici un système et des habitudes et non des personnes. Car d'autres, à leur place, seraient sans doute aussi englués par un système de compromissions permanentes qui va jusqu'à permettre au P.S. et au F.N. de faire cause commune pour barrer un candidat de l'U.M.P. et permettre ainsi l'élection de la petite-fille de Jean-Marie LE PEN.

Je ne doute pas pour autant que Nicolas SARKOZY et François HOLLANDE, dans cet environnement mortifère qu'ils n'ont pas créé, aient le désir profond de défendre les intérêts de notre pays. Et je ne vois pas qui et comment, dans cette société à l'agonie, pourrait faire mieux.

 

Pour ce qui est du Frond National, je voudrais préciser ma position et la position de ceux qui me font confiance et ne m'ont pas encore renié : nous ne pouvons ignorer un parti qui représente un Français sur cinq et qui dispose d'une Présidente de talent et d'un certain courage. Le volet politique et économique de son programme s'opposant à la mainmise des institutions européennes peut fort bien prendre place en nos débats. Nous demandons une seule chose à Marine LE PEN : de se désolidariser du slogan que son parti continue à distribuer et qui inspire un trop grand nombre de ses admirateurs : "Un million d'étrangers en moins égale un million de chômeurs Français en moins", ce qui fait jaillir le racisme le plus détestable.

Denis Clair

 

UN DEFI : LES INTEGRISMES

par le père Michel LELONG

 

On parle beaucoup de "L'INTEGRISME MUSULMAN". On en parle tant que trop d'occidentaux en viennent à oublier que l'Islam est une grande religion, une civilisation prestigieuse et une profonde spiritualité. On a aussi beaucoup trop tendance à oublier que l'intégrisme ne se trouve pas seulement dans le monde musulman, mais aussi parmi les juifs et les chrétiens, sans parler de ce qu'on peut appeler "l'intégrisme laïc", qui est une trahison de la vraie laïcité.

Enfin et surtout, on ne s'interroge pas assez sur les causes de l'intégrisme. Si on les examinait de plus près, on s'apercevrait qu'elles sont fort diverses et qu'il convient de les situer dans des contextes historiques, culturels et politiques très différents.

Ce qu'on appelle "l'intégrisme catholique" est apparu après le concile Vatican II chez des chrétiens qui ont refusé le principe de la liberté religieuse et le dialogue entre les religions, principe et dialogue préconisés désormais par l'Eglise catholique. Mais cet intégrisme ne se serait sans doute pas autant répandu parmi les fidèles si, après le concile et Mai 68, certains membres du clergé n'avaient remplacé le sens du sacré et le grégorien par des chansonnettes et des bavardages.

"L'intégrisme juif" lui aussi, s'enferme dans une attitude agressive et crispée qui est à l'opposé du message biblique. Mais existerait-il si certains courants religieux ou des attitudes antisémites ne conduisaient certains croyants à s'enfermer dans leur identité et leurs certitudes ?

Quant à "l'intégrisme musulman", chaque fois qu'il conduit à l'intolérance et à la violence, il trahit le message du Coran. Mais aurait-il trouvé autant d'adeptes dans la jeunesse et au sein des milieux les plus défavorisés s'il ne leur était pas apparu comme une réponse - et un remède - au laxisme moral et à d'intolérables injustices sociales et internationales ? Enfin si "l'intégrisme laïc" risque, ici et là, de renaître, n'est-ce pas parce qu'on assiste à certains excès de triomphalisme ou de prosélytisme du côté des religions ?

La meilleure façon de supprimer les intégrismes, c'est de faire ce qui dépend de nous pour que cessent leurs causes.

 

 

 

 

 

 

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